Nos actions

communiqué des Hébérgeurs solidaires

MINEURS ISOLÉS EN MAYENNE : UNE URGENCE HUMANITAIRE ET JURIDIQUE
QUI S’AGGRAVE DANS L’INDIFFÉRENCE
Alors qu’une nouvelle enquête nationale vient de révéler qu’au moins 3 273 jeunes étrangers
isolés, présumés mineurs, vivent aujourd’hui en errance sur le territoire métropolitain, l’association
Hébergeurs solidaires 53 tire la sonnette d’alarme en Mayenne.
Dans notre département aussi, des jeunes se retrouvent sans solution d’hébergement, faute de
protection institutionnelle, alors même qu’ils sont engagés dans une procédure de
reconnaissance de leur minorité devant la justice.
« En attendant que le juge se prononce, ces jeunes restent sans hébergement pérenne,
souvent à la rue ou ballottés de solution d’urgence en hébergement citoyen. Ce sont des
adolescents. Nous ne pouvons pas détourner le regard »
Parmi ces jeunes, la part de filles a presque doublé en un an, passant de 5,98 % à 10,85 %, une
évolution inquiétante compte tenu des risques spécifiques auxquels elles sont exposées
(violences, exploitation, traite…).
Des condamnations internationales… mais toujours aucune réforme
Pour la deuxième fois en deux ans, la France a été condamnée par le Comité des droits de
l’enfant de l’ONU pour avoir laissé un mineur isolé sans protection dans l’attente d’une décision
judiciaire. Plusieurs institutions françaises – CNCDH, commission parlementaire, mission
d’information sur la santé mentale – ont unanimement recommandé de maintenir la prise en
charge de ces jeunes jusqu’à la fin des recours.
Pourtant, aucune évolution législative n’a suivi.
En Mayenne, des citoyens pallient les manquements de l’État
En Mayenne, l’association Hébergeurs solidaires 53 et ses bénévoles suivent actuellement 13
jeunes en attente de reconnaissance de minorité, dont une jeune fille. Huit sont accueillis
temporairement par des bénévoles.
Mais nos moyens sont limités, et cette solidarité citoyenne ne peut pas se substituer durablement
aux responsabilités publiques. Depuis 2023, les recours pour obtenir une reconnaissance de
minorité n’aboutissent pas ou peu. La notification du jugement peut prendre aujourd’hui près de
deux ans ce qui empêche de faire appel avant leur 18 ans. Jusqu’en 2021, les délais ne
dépassaient guère 3 à 4 mois avec 80 % de jeunes reconnus mineurs et donc pris en charge.
« Nous appelons les pouvoirs publics à garantir une mise à l’abri systématique des jeunes
en recours. La présomption de minorité doit être effective : tant que la justice n’a pas
tranché, ces adolescents doivent bénéficier de la protection de l’enfance »
Par ailleurs, en Mayenne, aucun mineur ne peut déposer de demande d’asile; faute
d’administrateur ad hoc désigné par le tribunal, la procédure est bloquée.
L’association Hébergeurs Solidaires 53 vous invite à vous faire l’écho de cette situation et se tient
à votre disposition pour vous permettre de rencontrer des jeunes en attente d’une décision
judiciaire ainsi que des bénévoles qui les hébergent. Rendre cette réalité visible est essentiel pour
que cessent ces zones grises où des enfants sont laissés pour compte.

octobre 2025












suite à l’article du journal Ouest France en date du 20 11 2025, article qui comporte des erreurs, Hébergeurs Solidaires demande un rectificatif en ces termes

DROIT DE RÉPONSE

 À la suite de votre article du 20 novembre sur les mineurs non accompagnés, l’association Hébergeurs Solidaires 53, soutenue par un collectif d’associations locales et nationales,
souhaite apporter des précisions et corrections à plusieurs éléments publiés, jugés inexacts, confus ou de nature à induire en erreur vos lecteurs.
Nous relevons notamment :
• Des imprécisions sur les chiffres concernant la prise en charge des mineurs par l’Aide
Sociale à l’Enfance (ASE), dont la présentation crée une confusion entre évaluation
administrative et reconnaissance judiciaire.
• Un manque de rigueur dans la citation de nos sources, notamment un rapport collectif et
reconnu, réalisé par la Coordination nationale des jeunes exilés en danger.
• Une attribution erronée des positions institutionnelles, le conseil départemental étant
interrogé sur des questions relevant en réalité de l’autorité judiciaire.
Par ailleurs, nous nous interrogeons sur le respect de l’anonymat d’une personne citée.
Cette mise au point vise à rétablir les faits et à offrir une vision plus fidèle de la réalité, dans
l’intérêt des jeunes concernés et de l’information du public. Nous vous invitons à relayer ces
précisions auprès de vos lecteurs.
L’association Hébergeurs Solidaires 53 (avec le soutien des associations suivantes : AIDES,
ENOSIA, Ligue des Droits de l’Homme, Les 3 Mondes, la Maison solidaire du Bourgneuf,
Citoyens du Monde, Emmaüs Mayenne, association citoyenne du Pays de Craon, Secours
Catholique de la Mayenne, Lycéens réfugiés 53, Welcome, La Porte Ouverte, Diaconie
diocèse de Laval) souhaite apporter des précisions, plusieurs éléments publiés étant inexacts,
confus ou susceptibles d’induire vos lecteurs en erreur.
En outre, nous nous étonnons du procédé utilisé par le journaliste concernant le respect de
l’anonymat. Une des personnes interrogées avait demandé à ne pas faire apparaître son nom
de famille en raison de son implication dans des procédures judiciaires en cours concernant
des jeunes afin de ne pas compromettre leur situation.
La formulation « ne veut pas donner son nom » placée entre parenthèses inverse totalement le
sens de sa démarche et attire inutilement l’attention, avec le risque de la mettre en difficulté.
1. Sur les chiffres publiés concernant les mineurs
Votre article affirme que « 153 jeunes sont pris en charge par l’ASE et 24 sont reconnus
mineurs ». Présentée ainsi, cette phrase ne veut rien dire et crée la confusion.
Les 153 jeunes pris en charge par l’ASE sont, par définition, considérés mineurs, l’ASE ne
pouvant accueillir que des mineurs, à l’exception de quelques jeunes majeurs en Contrat
Jeune Majeur (CJM).
En opposant ce chiffre à celui de « 24 reconnus mineurs », l’article laisse penser que 129
jeunes seraient en CJM, ce qui est matériellement impossible.
Cette présentation mélange mise à l’abri, évaluation administrative et reconnaissance judiciaire, et désinforme les lecteurs.
2. Sur le rapport que nous citons : Le rapport sur lequel nous nous appuyons a été réalisé par la Coordination nationale des jeunes exilés en danger, pilotée par l’association Utopia 56.
Notre association a participé au recensement, comme toutes les associations œuvrant dans ce domaine sur le territoire, souvent affiliées à des réseaux nationaux. Ce n’est donc pas un document isolé ou le point de vue d’une association quelconque, mais un travail collectif, rigoureux et reconnu, servant notamment de référence pour des travaux à l’Assemblée nationale.
3. Sur la position attribuée au conseil départemental 
Votre article indique que « le conseil départemental assure le contraire ». Or, ce dernier ne répond absolument pas à la problématique que nous soulevons. Nous dénonçons les délais de justice et rappelons que les jeunes doivent être mis à l’abri entre l'évaluation du conseil départemental et la décision du juge des enfants. Cette décision n'est pas de la compétence du conseil départemental mais du législateur.
Les données évoquées par le conseil départemental concernent l’évaluation administrative, ce qui est un sujet totalement différent. Le conseil départemental ne peut donc pas “dire le contraire”, puisqu’il ne répond pas à la même question. Lui attribuer ce rôle produit une contradiction artificielle. La question centrale est le nombre de jeunes ayant exercé un recours devant le juge des enfants en 2024 et le nombre de décisions judiciaires les déclarant majeurs ou mineurs.
Ces données relèvent exclusivement de l’autorité judiciaire.
Votre journaliste aurait dû s’adresser directement au tribunal, seule institution compétente.
En interrogeant le conseil départemental sur un sujet qui relève de la justice, on ne peut qu’obtenir des informations inexactes et trompeuses pour le lecteur.

En Conclusion

Au vu de l’ensemble de ces imprécisions substantielles sur les chiffres, sur la portée de nos propos, sur l’origine du rapport et sur le rôle des institutions, votre article offre une image déformée de la réalité de la situation et désinforme vos lecteurs.
Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir apporter ces précisions à la connaissance de vos lecteurs.

Hébergeurs solidaires 53